Retour à la rive: lorsque la vie bascule

Après un accident de ski nautique qui a bouleversé sa vie, Jeremy Cuttler souhaite redonner à l’équipe qui l’a sauvé.
Lorsque l’avocat montréalais Jeremy Cuttler est allé faire du ski nautique un jour d’été en 2018, il était loin de se douter que sa vie allait basculer. Alors qu’il se trouvait sur le lac, Jeremy a heurté un énorme panneau en bois flottant à la surface de l’eau. Le choc a écrasé le côté droit de son corps et l’a rendu inconscient. Heureusement, deux habitants vivant à proximité, un pompier à la retraite et une infirmière, se sont précipités pour lui porter secours et l’ont aidé à sortir de l’eau.
« Je ne savais pas ce qui se passait, je me souviens juste d’une grande panique », se souvient Jeremy, qui espère que son histoire incitera les gens à soutenir les équipes de traumatologie et d’orthopédie de l’Hôpital général de Montréal (HGM-CUSM). Après tout, explique-t-il, ils lui ont sauvé la vie.

« Parfois, on mène une vie tout à fait normale. Puis, soudainement, un événement survient et tout bascule. C’est vraiment l’hôpital – et les services qu’on y reçoit – qui nous remettent sur pied. Sans ça, je ne serais pas en vie aujourd’hui, ou du moins, je ne mènerais pas la vie que j’ai. »
Ce jour-là, il a d’abord été transporté d’urgence à l’hôpital le plus proche, dans les Laurentides. En raison de la gravité de ses blessures, il a rapidement été transféré à l’HGM-CUSM. « J’ai été stabilisé, puis on a décidé de m’envoyer dans un centre de traumatologie spécialisé en orthopédie, car j’avais des blessures assez graves. »
Sous les soins du Dr Dan Deckelbaum et de l’équipe de traumatologie, Jeremy a passé trois jours à l’unité de soins intensifs. Outre des côtes cassées et d’autres blessures graves, ses multiples fractures du bassin ont nécessité une intervention chirurgicale orthopédique. Tôt un matin, le Dr Gregory Berry, chef du Département de chirurgie orthopédique, l’a opéré. « Je me souviens qu’ils m’ont mis un masque et, tout à coup, je me suis réveillé dans une salle de réveil, où j’ai ressenti un inconfort, puis de la douleur. »
Le Dr Berry se souvient bien de Jeremy. Il se souvient de sa fracture du bassin, un cas grave et difficile d’un point de vue chirurgical, ainsi que du mécanisme qui l’a provoquée, car la plupart des accidents de ski nautique relèvent davantage du domaine de la médecine sportive orthopédique, avec des déchirures musculaires et autres blessures similaires. Mais cette blessure était complexe et nécessitait des soins traumatologiques ultra-spécialisés.

Il se souvient également de Jeremy lui-même et de son attitude positive. « Nous aimons soigner les patients souffrant de blessures complexes, c’est notre raison d’être », explique le Dr Berry. « Nous voyons des patients présentant toute une gamme de facteurs physiques et psychologiques lorsqu’il s’agit de se remettre d’une blessure. Son attitude positive pour surmonter une blessure importante et participer à la physiothérapie et à l’ergothérapie, ainsi que le soutien formidable de sa famille, l’ont également aidé à se rétablir. »
Le chemin vers la guérison
Au cours de son séjour de 11 jours à l’hôpital, Jeremy a apprécié les visites fréquentes des équipes de traumatologie et d’orthopédie, ainsi que des étudiants en médecine. « C’était très agréable et encourageant de recevoir autant de visites, et assez remarquable que le Dr Berry et le Dr Deckelbaum aient continué à me rendre visite et à s’intéresser à mon état, non seulement à mes blessures, mais aussi à mon état général. » Jeremy considère que ces visites ont joué un rôle déterminant dans son rétablissement global.

« Les visites de suivi après un traumatisme sont extrêmement gratifiantes pour notre équipe soignante. Elles nous offrent le privilège d’être témoins des progrès réalisés par nos patients grâce aux soins que nous leur avons prodigués. Ces moments nous rappellent également avec force l’importance des relations humaines au cœur de notre travail. » Dr Dan Deckelbaum, chirurgien en traumatologie et soins intensifs (HGM-CUSM)
Une fois prêt à commencer sa physiothérapie à l’hôpital, Jeremy a travaillé dur pour atteindre un niveau lui permettant de rentrer chez lui et de poursuivre sa convalescence. « Même si j’étais dans un état assez grave, j’ai obtenu l’accord de l’équipe de physiothérapie car j’étais capable de faire certaines choses par moi-même. J’ai donc pu me remettre sur pied et entamer mon rétablissement. »
Jeremy reconnaît l’importance des services fournis par l’HGM et la façon dont les soins qu’il a reçus lui ont permis de mener une vie normale. « Le séjour à l’hôpital a été incroyable. Je dis souvent aux gens que oui, il faut attendre longtemps aux urgences pour certaines choses. Mais pour quelque chose d’aussi grave, je n’aurais pas pu espérer de meilleurs soins. »

Une vie remplie de gratitude
Aujourd’hui, Jeremy a repris le travail et est désormais un père comblé, ce qu’il ne tient pas pour acquis. « Le tournant a eu lieu il y a deux étés, lorsque mon fils est né », explique-t-il. « Le fait d’être en bonne santé, mobile et capable de participer pleinement à la naissance de mon fils et d’être présent à ce moment-là n’a fait qu’augmenter ma gratitude. »
Il est reconnaissant envers les médecins, les infirmières, les physiothérapeutes, les psychologues et les psychiatres qui lui ont prodigué des soins remarquables et lui ont permis de se rétablir. « Je suis reconnaissant envers les équipes hospitalières et je suis reconnaissant que la situation n’ait pas été pire. Je me sens encore plus reconnaissant aujourd’hui, car j’ai un enfant et je peux faire toutes ces choses avec lui. Si les choses s’étaient passées autrement ou si je n’avais pas reçu ce type de soins, ma vie serait très différente. »
Partager son histoire
Inspiré par un fort désir de redonner, il espère que le fait de parler publiquement de ce parcours intime, traumatisant et bouleversant aidera d’autres personnes de différentes manières. « Il y a peut-être des gens qui n’ont pas eu autant de chance ou qui vivront une expérience similaire et qui auront besoin de quelqu’un à qui parler ou à qui s’identifier. »
Il reconnaît également les difficultés financières auxquelles sont confrontés les hôpitaux. « Je pense que parler plus ouvertement de mon histoire sera bénéfique pour l’hôpital, et c’est ce que je souhaite. C’est une cause qui me tient à cœur, et je considère qu’il est de mon devoir de veiller à ce que le type de services dont j’ai bénéficiés soit accessible à tous ceux qui en ont besoin. Je ne peux pas contrôler le financement du gouvernement ou les budgets des hôpitaux, mais je peux essayer d’amasser autant de fonds que possible pour aider d’autres personnes. »
Jeremy a donc décidé de rejoindre le Cercle Connexion de la Fondation de l’Hôpital général de Montréal (FHGM). Il lance également une campagne de collecte de fonds par l’intermédiaire de la FHGM afin de soutenir la Division d’orthopédie de l’HGM-CUSM.
Et il y a quelques étés, il s’est remis au ski nautique.

Bien que ce qui est arrivé à Jeremy n’aurait pas pu être évité, de nombreuses blessures traumatiques peuvent être prévenues :
« D’un point de vue préventif, la plupart des blessures traumatiques sont en fait évitables. Cela ne signifie pas que nous devons éviter tout risque ou rester chez nous, mais simplement que nous devons adopter une approche plus consciente des activités que nous pratiquons. Avec une préparation réfléchie et une prise de conscience, nous pouvons profiter pleinement de la vie tout en réduisant les risques de blessures. » – Dr Dan Deckelbaum
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