Ma dépression périnatale

La dépression peut prendre plusieurs formes. Dans mon cas, les premiers signes de dépression sont apparus assez tôt, dès le premier trimestre de ma grossesse. C’est une amie à moi qui est infirmière, qui m’a fait remarquer que je n’avais pas l’air comme à l’habitude.
Quand elle a utilisé le mot « dépression », je l’ai essuyé du revers de la main. Mais non, je suis psychiatre, je le saurais! Avec du recul, elle n’avait pas tort. Durant toute ma grossesse, j’avais perdu l’envie de faire des activités, de voir des gens, et pour une personne active et sociable comme moi, c’était très anormal.
Après la naissance de mon fils, cette lassitude a atteint un autre niveau. Je n’avais carrément plus envie de retourner travailler. Dans un domaine comme le mien, où le travail occupe énormément de place tant dans l’horaire que dans l’identité, c’était perçu d’une drôle de manière. Mes collègues m’ont aussi parlé de dépression postpartum. Ils avaient aussi raison.

Je pratiquais le co-dodo et ça me stressait beaucoup, et puis quand mon fils se mettait à pleurer, ça venait me chercher de façon viscérale, excessive même. J’étais incapable de le laisser pleurer. J’étais fatiguée, épuisée. Au final, ça nous aura pris un mois pour surmonter cette épreuve. Pendant un mois, personne dans notre petite famille n’a dormi! Mais on y est finalement arrivés.